On sait depuis longtemps que l’apparition de troubles digestifs récurrents typiques de ceux induits par le syndrome de l’intestin irritable (ou colopathie fonctionnelle) peut être favorisé par des antécédents d’abus, en particulier sexuels au cours de l’enfance. Ainsi, la recherche a démontré que des antécédents de ce type d’abus peuvent influencer significativement la sensibilité gastrique.
Par ailleurs, les scientifiques se penchent depuis quelques années sur l’influence du stress périnatal. Il en ressort qu’un stress récurrent et/ou profond dans l’enfance peut être responsable de l’augmentation de la perméabilité intestinale, de l’anxiété et de vulnérabilité au stress une fois l’individu adulte. Or, la qualité de l’attention de la mère envers le jeune enfant a un rôle déterminant dans la gestion de la réponse à un stress environnemental. Tout ça est lié à l’amygdale qui est une région du cerveau fortement impliquée dans la régulation cognitive de l’humeur et des émotions. Il a été prouvé que son développement structural peut être perturbé par la séparation et/ou la mauvaise prise en charge maternelle. Les chercheurs utilisent d’ailleurs ce constat pour déclencher un colon spasmodique chez des rats adultes en les séparant simplement de leur mère régulièrement pendant les premières semaines de leur vie.
Mais attention, si vous êtes colopathe, ce n’est pas une raison d’appeler votre mère pour tout lui mettre sur le dos. Et, si vous êtes maman d’un enfant colopathe, n’allez pas culpabiliser de vous être « séparée » tôt de votre enfant lorsque vous l’avez mis à la crèche pour reprendre le travail.
Je pense, en effet, qu’on peut relativiser sur les conséquences de la relation mère-enfant tout en sachant que le stress chez un enfant peut être provoqué par d’autres facteurs et que, l’amydgale se développant entre l’âge d’un an et la fin de l’adolescence, tout ne se joue pas à l’entrée de la crèche !