Endométriose, troubles intestinaux et régime FODMAP

Pour cette journée dédiée à la femme, je tenais à vous parler d’une maladie gynécologique qui concerne 1 femme sur 10 : l’endométriose.

endometriose symptômes digestifs

L’endométriose, késako?

C’est une maladie chronique inflammatoire. Elle est liée à la présence de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. Différents organes peuvent être touchés. Cette localisation anormale se manifeste par des lésions composées de cellules qui possèdent les mêmes caractéristiques que celles de la muqueuse utérine (l’endomètre) et se comportent comme elles sous l’influence des hormones ovariennes. Il en résulte une réponse inflammatoire et des adhésions pouvant entraîner des douleurs et dans certains cas une infertilité.

Les symptômes de l’endométriose :

L’endométriose peut engendrer des douleurs  – au moment des règles, de l’ovulation, des rapports sexuels (dyspareunie), de la défécation et/ou des mictions – et une infertilité.

De plus, 1 femme sur 3 ayant l’endométriose souffre aussi de symptômes digestifs semblables à ceux du syndrome de l’intestin irritable : douleurs abdominales, ballonnements, nausée, constipation ou diarrhée. Une étude a également montré que 79% des femmes ayant le syndrome de l’intestin irritable souffrent aussi d’endométriose.

Ce n’est d’ailleurs  pas les seules maladies ayant des symptômes en commun. Autre exemple, la maladie coeliaque peut se manifester par des symptômes digestifs semblables au syndrome de l’intestin irritable et une infertilité comme pour l’endométriose. Vous comprenez donc les risques de s’auto-diagnostiquer et l’importance de consulter un médecin pour poser un diagnostic précis.

Comment se faire diagnostiquer?

L’endométriose peut être détectée par un examen clinique et échographique, voire par une IRM. Toutefois, le diagnostic définitif s’appuie sur l’analyse du tissu endométrial prélevé au cours d’une laparoscopie.

Les traitements pour soulager les symptômes :

Les traitements sont préconisés uniquement s’il y a des symptômes et sont personnalisés en fonction des symptômes:

En cas de douleurs gynécologiques : le traitement de première intention consiste à prendre des contraceptifs dans le but de provoquer une aménorrhée . Néanmoins, si ce traitement n’empêche pas la progression des lésions, aussi lente soit-elle.

En cas de symptômes digestifs : le régime FODMAP a été démontré – dans une étude récente portant sur 160 femmes – pour diminuer de moitié les symptômes digestifs chez 62%  des femmes ayant l’endométriose.

La chirurgie est le traitement de référence de l’endométriose car elle permet de retirer les lésions de façon aussi exhaustive que possible. Ainsi, les symptômes douloureux peuvent disparaître pendant de nombreuses années, voire totalement.

En bref:

  • L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique gynécologique fréquente
  • Les symptômes les plus fréquents sont des douleurs gynécologiques, une infertilité et des symptômes digestifs
  • Il est important de se faire diagnostiquer par un médecin
  • Les traitements hormonaux, le régime FODMAP et la chirurgie sont 3 traitements efficaces pour lutter contre les symptômes liés à l’endométriose

Pour en savoir plus sur l’endométriose, je vous invite à retrouver mon interview dans le magazine Rebelle-Santé du mois de mars.

Cet article a 4 commentaires

  1. Estelle

    Je suis atteinte d’endométriose et je suis aussi le régime pauvre en Fodmaps. Un an après mes premières douleurs gynécologiques sont apparus les problèmes intestinaux. Mes deux opérations ont soulagés un temps les symptômes intestinaux puis c’est revenu sans que personne ne trouve de solution. Depuis ce régime, j’ai un meilleur confort, j’ai une plus belle peau et je me sens vraiment mieux… Saleté de maladie!

  2. Elsa

    Bonjour dans les recommandations de bonnes pratiques de l’HAS de 2017, il est écrit « Aucune donnée n’est disponible sur l’efficacité des différents régimes alimentaires ». Pouvez-vous partager l’étude concernant le régime FODMAP et l’endométriose svp ?

    1. Julie Delorme

      Bonjour Elsa,
      Voici les références de 2 études : Moore JS, et al. Aust N Z J Obstet Gynaecol 2017 et Van Haaps AP, et al. Hum Reprod. 2023
      ça mériterait que les chercheurs approfondissent 😉
      Bonne journée 🙂

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