Plusieurs approches alimentaires pour améliorer les symptômes digestifs. Partie 1.

L’alimentation pauvre en FODMAP n’est pas la seule approche thérapeutique pour gérer les symptômes digestifs tels que les ballonnements, les douleurs abdominales, les troubles du transit (diarrhée et/ou constipation) fonctionnels.

Les chercheurs, Pr Peter Gibson et Jacqueline S. Barrett ont étudié toutes les alimentations communément conseillées aux colopathes pour améliorer leur bien-être digestif et nous rendent leur analyse dans l’article scientifique : “FODMAPs and nonallergic food intolerance: FODMAPs or food chemicals?” publié dans le journal médical “Therapeutic Advances in Gastroenterology” en 2012. Ils ont analysé les malabsorptions aux FODMAP, l’hypersensibilité aux composants chimiques des aliments (ex: salicylates), l’hypersensibilité non coeliaque au gluten ainsi que d’autres approches thérapeutiques diététiques.

Résumé traduit de l’article :

Les colopathes font souvent le lien entre la consommation d’aliments et l’apparition de ballonnements, douleurs abdominales, accélération ou ralentissement de leur transit. Cependant, la digestion étant un phénomène complexe et la durée d’apparition des symptômes étant variables, les malades ont du mal à identifier précisément quels aliments ils tolèrent et lesquels sont problématiques.

Quant aux recherches, elles montrent qu’en effet, les intolérances alimentaires jouent un rôle dans l’apparition et l’aggravation des symptômes digestifs sans être la cause de la colopathie.

Dans le passé, les études ont porté sur la caféine, l’alcool, les fibres et les graisses comme facteurs aggravant des symptômes digestifs mais les preuves scientifiques sont faibles et souvent contradictoires [Francis and Whorwell, 1994; Olesen and Gudmand-Hoyer, 2000; Rao et al. 1998; Simren et al. 2001, 2007].

Plus récemment des composants alimentaires ont été prouvés pour contribuer à l’apparition et aggravation de symptômes digestifs. C’est le cas des FODMAP [Barrett et al.2010; Shepherd et al. 2008], de certains composants chimiques des aliments [Niec et al. 1998]. L’hypersensiblité – non coeliaque – au gluten pourrait également être mise en cause [Biesiekierski et al. 2010]. Ces réactions d’intolérance seraient dues au déséquilibre de la flore intestinale et à l’hypersensibilité viscérale dont souffrent les colopathes, et les symptômes d’intolérances alimentaires peuvent apparaître sur des durées variables et sont proportionnels à la dose ingérée  [Shepherd et al. 2008].

Partie 1 : L’intolérance aux FODMAP:

Les FODMAPs sont étudiés depuis les années 1980, et ont été prouvés comme étant des facteurs aggravants de symptômes digestifs dans plusieurs études. A l’inverse les études montrent que leur éviction est un traitement efficace qui réduit l’intensité et la fréquence de ces symptômes chez plus de 74% des colopathes [Staudacher et al. 2011; Shepherd et al., 2008; Shepherd and Gibson, 2006; Gibson and Shepherd, 2005; Goldstein et al. 2000; Nelis et al. 1990; Rumessen and Gudmand-Hoyer, 1988; Symons et al. 1992].

Le mécanisme des FODMAP a également été étudié. Plusieurs études [Barrett et al.2010; Ong et al. 2010] ont montré que les FODMAP sont faiblement absorbés par l’intestin grêle. Non-absorbés, les FODMAP peuvent, une fois arrivés dans le colon :

– attirer l’eau vers la lumière du colon par un mécanisme de pression osmotique et peuvent déclencher des diarrhées chez certains.

– être fermentés par les bactéries du colon. Cela induit une production de gaz (méthane/hydrogène) qui peut-être responsable de ballonnements, flatulences. La distension colique provoquée par la présence de ces gaz associée à l’hypersensibilité viscérale dont les colopathes souffrent sont responsables, quant à eux, de l’apparition de douleurs abdominales et des troubles de la motricité intestinale (accélération ou ralentissement du transit). Ainsi l’ingestion de FODMAP chez les personnes qui ont une flore intestinale productrice de méthane, leur induirait une constipation [Chatterjee et al. 2007; Fiedorek et al. 1990; Pimentel et al. 2003, 2006].

A l’inverse, l’alimentation pauvre en FODMAP a été démontrée pour minimiser la fermentation et les mouvements osmotiques ce qui permettrait de réduire l’intensité des symptômes digestifs.

Tous les colopathes ne réagissent pas de la même manière. Cela dépend de la capacité de digestion et d’absorption de chacune des catégories de FODMAP ainsi que de l’état de la flore intestinale de chaque personne.

La capacité d’absorption est variable en fonction des personnes et a été mise en évidence par des tests respiratoires à l’hydrogène et au méthane :

  • Personne n’a les enzymes pour digérer et donc absorber les fructanes et les GOS [Ong et al. 2010; Macfarlane et al. 2008; Rumessen and Gudmand-Hoyer, 1998; Saunders and Wiggins, 1981]
  • 57% des personnes malabsorbent le sorbitol et 20% malabsorbent le mannitol qui sont deux polyols [Yao et al. 2011; Evans et al. 1998; Fernandez-Banares et al. 1991; Langkilde et al. 1994]
  • 45% des personnes malabsorbent le lactose [Barrett et al. 2009]
  • 25% des personnes malabsorbent le fructose [Barrett et al. 2009]

En comparaison, la malabsorption de fructose, lactose, mannitol et sorbitol ne dépassent pas 18% chez les personnes saines  [Barrett et al.2009; Yao et al. 2011]

Les personnes souffrant de colopathie fonctionnelle, peuvent identifier leur malabsorption de chaque catégorie de FODMAP et donc adapter leur alimentation soit par tests respiratoires à l’hydrogène et au méthane (qui sont pratiqués par certains médecins et hôpitaux), soit  par des évictions puis des réintroductions d’aliments guidées par un diététicien-nutritionniste. Ce dernier pourra également donner des conseils pour veiller à conserver une alimentation variée et équilibrée, pour faire ses courses, cuisiner et manger à l’extérieur.

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